4h réveil.
4h30, à notre départ, le vent souffle fort. Nous partons légers, un peu d’eau, de quoi se couvrir, nous repassons par le gîte dans quelques heures. Ambiance frontale. Avec le vent, la brume zèbre le halo de nos frontales. Le chemin bien creusé se repère facilement malgré la nuit et la brume. Nous atteignons la « Plaine des chicots ».
Selon la définition, les chicots sont : des restes de dents cassées, usées ou encore cariées ou bien des restes hors de terre d'un tronc, d'une racine, d'une branche cassée.
La Plaine des chicots est formée par les restes de coulées ayant atteint la mer. Une épaisse dalle moulant la montagne, formant de grandes surfaces lisses parcourues par un réseau de larges fissures.
Les marques sur les pierres (tirets blancs) sont très régulières, tous les 4-5 mètres et nous permettent de garder le cap. Les étoiles, qui ont accompagné notre départ, se voilent avec la brume qui se densifie. Notre ascension, sans voir les alentours, est un peu monotone. Nous n’avons pas de point de repère pour évaluer notre progression. Le vent souffle fort. Je troque la polaire contre la veste de pluie pour la préserver de la brume. Nous progressons en veillant à éviter la fameuse glissade. Nous ne trainons pas, autant pour nous réchauffer que pour ne pas rater notre rendez-vous avec le lever du soleil. Nous rejoignons le sommet dans l’obscurité. Et dans la purée de pois (à moins qu’ici ça ne soit de la purée de grain ;-)).
Une trouée furtive nous laisse apercevoir des lumières, loin en bas sous nos pieds, en provenance du Cirque de Salazie. Nous attendons, espérons que le vent chasse les nuages. Une légère lueur. Raté, les nuages de nouveau. Les nuages décideront que le spectacle ne sera pas pour nous. La Roche écrite est souvent sujette à une météo capricieuse. Dommage, la vue d’ici est de toute beauté.
Après 30 minutes d'attente, nous nous résignons à redescendre vers notre petit déjeuner, la journée ne fait que commencer, quelques heures de marche sont encore au programme.