Pendant notre séjour, le Volcan se manifestera.
Nous serons trop loin, sur le GR de la traversée, pour voir autre chose que des nuages teintés d'orange.
Cette éruption sera brève et après notre périple, il n'en restera plus rien de visible.
Nous pourrons observer de très loin les fumeroles de l'éruption précédente (février 2019).
Sur les cartes IGN, les coulées sont repérées par leurs années.
La route qui fait le tour de l'Île les traverse, reconstruite à chaque fois qu'une coulée la recouvre.
Sur cette route, le stationnement est règlementé et limité à certaines zones.
La végétation reprend peu à peu le dessus des coulées les plus anciennes, tant qu'un incendie de forêt n'impose une remise à zéro.
La végétation commence par les lychens qui transforme la lave en tapis blanchâtre. Puis, peu à peu, de-ci de-là, quelques graines trouvent un peu de mucus pour développer leurs racines.
Une plante en entraine une autre.
Quelques dizaines d'années après, il n'y parait presque plus.
Plusieurs guides proposent des visites de tunnel de lave, de quelques heures à une journée.
Nous nous sommes inscrits par l'intermédiaire de l'Office de Tourisme de Saint-Pierre mais les inscriptions peuvent se faire directement en ligne.
Rendez-vous sur l'un des parkings autorisés du Grand-Brûlé.
Pantalon long recommandé (la lave c'est abrasif). Prévoir la veste imperméable, le temps d'être sous la surface, le temps peut changer ...
Le reste de l'équipement est fourni par le guide.
Une fois déguisés, nous ressemblons à des spéléologues : genoullières, casque, frontale et coudières pour ceux qui voudront ramper dans des conduits plus étroits.
C'est parti pour 3 heures de découverte.
Le petit chien brun de la 5ème photo, il n'avait plus que la peau sur les os. Il nous suivra dans notre approche, nous appellera en vain quand nous serons dans le tunnel, pas de nouvelles de lui à la sortie ...
Notre guide est un passionné.
Pendant la marche d'approche, il nous explique la renaissance de la végétation, nous montre les racines qui trouvent des petits coins de terre.
Le sol s'est figé dans la torture de la lave qui s'est écoulée. L'entrée du tunnel est un simple trou à la surface.
Lorsque la lave coule, sa surface extérieure est la première à se refroidir.
Elle se fige, laissant l'intérieur s'écouler à la manière d'une rivière souterraine.
Lorsque la lave se tarit, le tunnel se pruge naturellement de sa rivière intérieure, laissant un dédale plus ou moins complexe de galeries.
C'est l'un de ces tunnels que nous visitons, d'une coulée de 2014 .
Après avoir laissé l'entrée du tunnel derrière nous, la suite est une succession de conduits, galeries, salles ...
Pour certains passages, il faut se baisser, pour d'autres s'acroupir, s'agenouiller, voire ramper.
Pour les passages les plus exigus, il y a souvent un chemin parallèle plus praticable.
Le paysage est une succession de couleurs et d'états de surfaces inhabituels.
L'Eglise Notre-Dame des Laves est connue pour avoir résisté à la coulée de lave de 1977 du Piton de la Fournaise.
La coulée a pénétré de quelques mètres dans l'église, le reste de la lave l'a contournée sans la démolir.
Malheureusement, toutes les habitations de la zone n'ont pas eu la même chance.
Depuis, la route a été reconstruite et, au-delà de l'environnement immédiat de l'église, la zone a été déblayée.
