Réunion 03/06

La Réunion

Jour 1 : 03 juin 2019
Aéroport > Plaine des Chicots
En voiture + bus : 20 km

A pied :
Distance :  7.5 km
Montée :    880 m
Descente : 0 m


Retour vers l'itinéraire

Sûrement pas la plus belle étape de notre traversée, mais une bonne mise en jambes et une bonne imprégnation de l’ambiance. 
Bon test pour le matériel, quelques ajustements des chaussures s’imposeront pour rendre la suite possible (petits pieds à ménager ;-).
Les locaux et les z'oreilles que nous sollicitons pour trouver notre chemin sont tous d'un contact très sympathique. Merci à eux.
Atterrissage : Aéroport Roland Garros

 à Saint Denis de la Réunion

Atterrissage à 10h45 heure locale (12h45 en métropole).


A notre arrivée à l’aéroport, je suis interpelée par la variété des personnes qui attendent des valises : couleurs, morphologies, origines, tellement de différences. Les gens se croisent, se frôlent, se sourient, s'enlassent, se parlent, se regardent avec naturel et proximité. Les différences semblent la normalité, vivre la mixité semble naturel. 

Impression ou réalité, ne serait-ce que l’impression :  c’est cool !


Cathy (l’une de nos contacts sur place) nous récupère à l’aéroport. Petit arrêt sur un parking pour enfiler les chaussures de randonnée, sortir les sacs à dos et les bâtons des valises. Elle nous dépose à la gare routière près de l’hôtel de ville où nous prévoyons de prendre un bus vers le départ de notre étape du jour. Pendant notre rando, Cathy transfèrera nos valises à Didier et Martine (un couple d'autres contacts) qui nous les garderont jusqu’à la fin de notre traversée. Merci à tous ces contacts ;-).


Aéroport > Le Brûlé

Avant de prendre le bus, nous faisons le plein d'une de nos poches d’eau.


11h25 : bus (ligne 12), jusqu’à l’avant dernier arrêt auquel nous changeons de bus. Nous vérifions uprès d'une dame du coin. Nous sommes tout bon pour le moment, le « taxi » va arriver.


12h05 : c’est une navette ligne qui arrive. Ligne 12A : 9 places assises et un coffre pour les bagages, nos sacs à dos y seront très bien. A la haute saison je ne sais pas si locaux et touristes arrivent tous à entrer … La navette c’est une très bonne idée parce qu'avec tous ces virages, un bus …


12h25 : début de rando


Le Brûlé > Camp Mamode

Le nom « Le brulé » vient du charbon de bois qui y était fabriqué et de la fumée dégagée par la combustion qui dévalait les pentes.


Pendant quelques lacets serrés, nous suivonsen marchant la petite route sur laquelle le bus nous à déposer un peu plus bas. De part et d’autre, les maisons plus ou moins bricolées se raréfient peu à peu. Ca monte, ça monte, ça n’est que le début ! Nous croisons des chiens seuls, ils nous observent avec méfiance, la plupart du temps sans animosité. Souvent ils sont affamés. Nous croisons aussi des voitures abandonnées.


Le départ du chemin ressemble à un passage secret noyé dans la verdure. 


Dès nos premiers pas, nous avons l’impression d’être avalés par la nature qui, sans transition, est tellement dense : feuilles, fleurs, fruits. Nous n’osons pas manger les fruits que nous ne connaissons pas, certains jonchent le sol au pied des arbres. Nous saurons par la suite que sur ce chemin, la plupart  des fruits étaient des goyaves fraises (rouges), comestibles. Nous aurons l’occasion d’en savourer plus tard pendant notre séjour.


Les chemins sont ravinés par les pluies et de nombreux canniveaux bien profonds témoignent de la quantité d'eau à gérer pendant la saison des pluies.

Camp Mamode > La Fenêtre

Nous pénétrons dans le pays du Tuituit, oiseau endémique de l’île. Ce passereau habitant la forêt, mesure environ 20 cm de long et se nourrit d’insectes (papillons, larves, chenilles…), araignées, parfois des fruits. Le Tuituit est menacé, c'est une proie privilégiée du rat, introduit par l’Homme sur l’Île, qui pille son nid. Pour contribuer à sa protection, il est interdit de jeter ou de laisser des déchets qui peuvent servir de nourriture aux rats. Des pièges pour rats sont par ailleurs disséminés dans toute la zone pour tenter de contenir leur population.


Le Tuituit vit dans la forêt entourant le massif de la Roche Ecrite, transformée en réserve naturelle pour le protéger. Lors de la création de la réserve, il restait moins de 10 couples de Tuituits. Il y en a aujourd’hui plus mais toujours moins d’une centaine d’individus.


Le mâle Tuituit a un plumage gris cendré et blanc avec des ailes et une queue noires. La femelle a les ailes brunes avec le ventre strié de brun. Son nom vient du chant du mâle, des « tuit » répétés. Couple d’oiseaux très discrets. Nous n’aurons pas la chance de les croiser, les photos ci-après sont récupérées sur internet.

On appelle également le tuituit : échenilleur ou Tec-tec des hauts, « Z'oiseau couillon », merle blanc.

Si nous pénétrons dans le pays du Tuituit, nous faisons pour sûr nos premiers pas dans l’île de l’explosion végétale, des contrastes des paysages, des marches, de la boue et des racines. Notre voyage, nous l’avons préparé, vu des photos, consulté des sites, des blogs. Le choc il est pourtant bien là : olfactif, sonore, visuel.

Tous les végétaux nous semblent différents, hors de proportions. Certains arbres sont couchés en travers du chemin, ils semblent se prélasser comme sur un canapé. Rabattus au sol par un vent trop fort, ils se contorsionnent pour relever leurs branches vers la lumière. Dans cette forêt luxuriante de cryptomerias, bambous, tamarins, bambous indigènes, certaines fougères (dont il existe environ 300 espèces à la Réunion) sont arborescentes et leur panache s’ouvre en haut d’un tronc qui peut mesurer plusieurs mètres. Les feuilles s’étendent parfois également sur plusieurs mètres de diamètre. Certaines feuilles sèches sont retenues dans leur chute par des branches d’arbre qu’elles décorent comme des guirlandes brunes.

A Mamode Camp, le Gîte est indiqué à 2 heures. Je partage mon sandwich avec une chienne qui a visiblement récemment allaité. Un berger allemand nous accompagnera pendant une demi heure, tantôt nous précédant, tantôt nous suivant. Nous croisons des agents de l’ONF qu’il décidera d’accompagner.
Dans la forêt, les bruits sont comme absorbés par cette végétation dense qui nous enveloppe. C’est un peu une ambiance de rando neige, sans la neige, le vert remplace le blanc. Les arbres sont parfois poilus, recouverts de lychens. Le sol est humide, cette zone est souvent arrosée. Avec ce sol humide qui transforme la terre en boue, la question n’est pas de savoir si nous allons tomber mais quand, et de gérer au mieux la réception.
La Fenêtre > Gîte de la Roche Ecrite

Au fil de notre progression, le ciel se voile, la brume est là. Elle nous bouche les points de vue mais nous profitons de l’ambiance particulière qu’elle créée. Au croisement du chemin vers le bois des Nèfles, le gîte est indiqué à 30 minutes.


Vers 16h, nous atteignons le gîte,  joli, plusieurs petites baraques éparpillées, l’ensemble est dissimulé sous les arbres. Dommage que notre hôte n’ait pas eu envie de sourire ;-).

Il y a un groupe de jeunes au gîte, une classe de 25 avec  5 accompagnateurs mais nous aurons droit à un dortoir pour 4 que nous n’occuperons qu’à 2. Nous avons même un WC avec du papier et une douche (froide). Attention sol glissant, j’ai testé pour vous ! L’œuf qui a poussé sur mon avant bras-après qu’il ait heurté un peu violemment le rebord en fin de glissade en aura été le témoin. Belle chute, heureusement rien de cassé, ça aurait été trop bête.

Le Gîte de la Roche Ecrite
Repas : 
- Punch
- Soupe de légume avec vermicelles
- Carry de poulet, riz, grains (ici ce seront des lentilles)
Les « grains » sont des incontournables du rougail ou du carry : lentilles, gros haricots, …
- Salade de fruits

Après le repas, nous ne nous attardons pas, les jeunes parlent entre eux et notre réveil est prévu à 4h pour un départ vers 4h30, objectif : le lever de soleil de la Roche écrite.
A seulement 2 dans la chambre, nous pouvons utiliser oreillers et couvertures des 2 lits superposés vides pour le confort et contrer l’humidité ambiante.
Bilan gîte

Gîte de la Roche écrite

Accueil : Point faible du gîte
Confort : Matelas confortable
Hygiène : Dortoir et sanitaires propres
Repas du soir : Repas copieux et bon
Possibilité moyennant finance de remplir ses boites en plastiques pour le repas du lendemain midi 
Petit déjeuner : Très honorable si vous aimez les biscottes
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