Réunion 08/06

La Réunion

Jour 6 : 08 juin 2019
Roche Plate > Marla
Distance :  8.1 km
Montée :    778 m
Descente : 286 m


Retour vers l'ensemble du parcours


En résumé : journée inoubliable. 
S’il n’y a qu’une seule rando à faire dans Mafate , pour moi c’est celle d’aujourd’hui. 
Paysages variés, splendeur des paysages. Magique !
De Roche Plate à "la buvette"



Au réveil, le ciel est complètement bouché. Il a plu dans la nuit et nous voyons au loin vers la Roche Ecrite. 


Petit déjeuner : thé, café, lait, du pain tiède qui vient d’un autre gîte de l’Îlet, beurre, confiture, briquettes de jus de fruits.


Nous aurons quelques gouttes au départ mais finalement, les sur-sacs ne serviront pas vraiment. Les montées-descentes se font sous un ciel couvert, l’atmosphère est pleine de microgouttes. 


Le ciel ne semblait pas capable de changer d’apparence mais c’est sans compter avec le microclimat d’ici. Les nuages se déchirent peu à peu pour laisser place à des éclaircies de plus en plus généreuses. Montées descentes se succèdent. Nos muscles semblent davantage rodés.
  Nous nous rapprochons par le dessus d’une gorge profonde creusée par torrent. 
  Nous sommes dominés par les remparts reliant le Maïdo au Grand Benard.
Au détour d’un lacet du sentier, nous tombons nez à nez avec une entrée accueillante. Un panneau d'interdiction de stationner et l’annonce d’une citronnade bien fraîche. Il n’en faut pas plus pour attiser notre curiosité à rencontrer la personne qui a eu l'originalité de placer un tel panneau au milieu de nulle part en bord de chemin et nous donner envie d’épancher notre soif. 
Chouette une petite pause. ;-)

Le réunionnais qui tient cette buvette est super accueillant. Il expose son matériel pour faire des huiles essentielles et vend également son miel. Sous son auvent sont suspendus des drapeaux de plein de pays différents, envoyés par les randonneurs une fois rentrés chez eux. En discutant , nous apprenons qu’il est originaire de Saint-Paul et que, malgré ses origines locales, son installation n’a pas été des plus simples. Sa maison a été incendiée a priori par des locaux. Il a dû faire ses preuves pendant plus de 10 ans avant que l’ONF ne lui accorde le droit de maintenir sa buvette en place. Il vit dans un îlet avec sa famille qui vient en renfort à la saison haute. 
Sa citronnade est un délice. En juillet-août les randonneurs font la queue pour la savourer.
Après "la buvette" : les 3 Roches
2 minutes après avoir quitté cet endroit délicieux, nous atteignons la rivière et la plage de galet. Une splendeur avec une cascade qui chute en contrebas dans la gorge que nous avons préalablement surplombée. A la saison haute, cet endroit doit être rempli de randonneurs. Pour nous, ce sera une rencontre insolite avec un chat. 
C’est beau, beau, beau et nous avons de la chance : personne.
Je mitraille de photos en veillant à ne pas me rapprocher trop du bord des rochers qui délimitent l’aplomb de la cascade. Une chute serait fatale.
Le soleil qui nous a rejoint généreusement rend cet endroit encore plus beau. 
Après les 3 Roches : la Plaine aux sables




Après mitraillage nous reprenons notre route. 

sur l'autre rive du torrent, des vaches en liberté.


Le chemin suit à quelques dizaines de mètres la rivière. La paroi d’en face est toujours aussi impressionnante. Le sol devient volcanique. 
   Les jeux d'ombres et de lumières sur la paroi rocheuse ont un pouvoir hypnotisant.
   Le torrent continue son travail d'érosion.
Le chemin arrive comme dans un cul-de-sac duquel on s’échappe par un escalier en bois qui, après son franchissement, nous fait basculer dans un autre univers. 
C'est un univers minéral plus aride qui continue de suivre le torrent. 
 Au passage à gué qui nous conduit sur l'autre rive, nous nous posons sur un gros rocher pour la pause du midi. La vue est de toute beauté. Aujourd’hui, nous aurons rencontré davantage de monde, environ une quinzaine de trailers et randonneurs. 
Remontée vers Marla





Après cette pause casse-croute, le chemin reprend sa montée dans la végétation moins verte, le sol est plus typé volcanique.



Nous finissons par rejoindre un raidillon qui nous conduit jusqu’à une sorte de forêt méditerranéenne avant de rejoindre Marla.
Marla
  Arrivés vers 13h. 
  Nous découvrons Marla, un bien joli coin où l'autonomie semble plus abordable qu'en d'autres coins comme à Grand'Place Cayenne.
L’accueil de Yolande en dehors des horaires normaux est chaleureux. Son gite à distance de sa maison est très bien entretenu et bien équipé. Douches et lessives sont les bienvenues. Avec le soleil qui darde, tout est vite sec.
Avant 15h, nous sommes rejoints par Elsa et Laurent. 
Aujourd’hui nous avons eu droit à une clé pour fermer notre chambre. Nous pouvons donc nous éloigner sereinement.
Avec Elsa et Laurent, nous décidons d’aller boire un coup à l’épicerie. Nous attendons : personne. Nous nous servons en bières et jus de fruits. Le propriétaire arrive un peu bougon, nous le saluons et payons. Je crois bien qu’il n’aura pas décroché un mot. Comme dit Elsa, au niveau de l’accueil c’est un peu tout ou rien. Laurent repère de loin 2 randonneurs germanophones avec lesquels il avait sympathisé au cours d’une autre étape. Ils arrivent de Grand’Place : 2 étapes en une, de sacrés marcheurs ! Ils ne sont pas mieux accueillis que nous, finiront par payer sans avoir vu personne. Un coq énorme passe nous voir, picore le tapis extérieur en compagnie de moineaux. Il a les pattes énormes.
Ce rocher au loin, au-dessus du col du Taïbit, est l'un des 3 Salazes, groupe de 3 rochers sur la crête qui part du col du Taïbit qui permet de rallier Cilaos.
Au repas, 2 grandes tablées, les gîtes sont remplis de locaux, c’est le week-end de la Pentecôte. Près de nous une enseignante de Rennes proche de la retraite et 2 jeunes réunionnais en couple. Soirée très sympa où les jeunes ont plaisir à décrire leur île, nous parler des 3 dialectes « sud », « nord et « vulgaire », celui du sud étant plus chantant que celui du nord. Il semble que le créole écrit ne soit pas simple à décrypter. Comme dans d’autres régions françaises, le dialecte a été interdit pendant des années mais les jeunes le parlent de nouveau et il est de nouveau appris dans les écoles. Le couple de jeunes nous parle également d’un créole des jeunes (les plus jeunes qu’eux) qui a évolué et évolue encore. 

Les jeunes nous décrivent également plein de lieux à voir : plantation de vanille, jardins des saveurs, lagon, bassin, marché, coulée de lave, … Eux quand ils partent en vacances c’est pour sortir de l’île : Malaisie, Madagascar, Afrique. Nous sommes étonnés qu’apparemment beaucoup de réunionnais ne connaissent pas tous les coins de leur île, non seulement Mafate mais toutes les villes non plus, par exemple Cilaos où nous allons passer. J’aurai pensé comme l’île n’est pas énorme que chacun connaîtrait toutes les villes.
Au menu :
Rhum arrangé
Salade de carottes choux
Poulet Riz grain dont je ne connais pas le nom (comme des gros pois mais il ne faut pas dire pois car ils n’aiment pas ça)
Gâteau de banane : un délice.

La nuit a été calme et chaude.
Bilan gîte

Gîte Yolande Hoareau

Accueil : Efficace et chaleureux
Confort : Très très bien, vue superbe.
Hygiène : Chambre et sanitaires très très propres (évacuation douche à revoir)
Repas du soir : Très bonne cuisine
Petit déjeuner : Petit déjeuner bon et copieux
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