Réunion 13/06

La Réunion

Jour 11 : 13 juin 2019
Bourg-Murat > Gîte du Volcan
Distance :   17.73 km
Montée :     886 m
Descente :  245 m
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En résumé : après un bain de boue bien comme il faut, nous changeons de monde avec la Plaine des Sables.
Départ de Bourg-Murat : 

bus jusqu'au Piton de la source



La nuit a été bonne. 

Réveil 7h30, petit-déj 8h30 (plus tôt ça n’était pas possible pour notre hôte et il n’ouvrira la salle commune qu’à l’heure pile. 


Pain frais, confiture de banane, tomate, ananas, beurre, café, chocolat chaud. 5-10 minutes avant notre départ, notre hôte semble plus ouvert à la conversation. Il nous raconte connaître Grenoble pour y être allé dans le cadre d’une sorte de jumelage entre gîtes, et son périple en métropole lorsqu’il est venu. Pour autant, il ne nous proposera pas de nous approcher de notre point de départ … Nous n’avons pas non plus demandé !

Le gîte accueille aussi 2 jeunes filles qui visitent l’île en voiture. Elles partiront avant le petit déjeuner.
Nous quittons le gîte. Toujours pas de Guilaine à l’horizon, pourtant la chambre d'hôte c'est "chez Guilaine". 
Avant de rejoindre l’arrêt de bus, petit arrêt à la station-service pour acheter un sandwich à partager pour le midi. Nous nous faisons plaisir en prenant un cookie chacun pour le dessert. 
Dans le bus, des locaux nous voyant équipés pour la rando nous demandent si le volcan est ouvert. Bizarre bizarre, j’aurai imaginé qu’ils sauraient mieux que nous.
Du Piton de la source au Piton Textor



Départ de l’arrêt où le bus nous laisse, une sorte de route forestière qui circule entre les champs, longe un terrain militaire, puis de nouveau un chemin entre les clôtures de champs.

Les quelques rayons de soleil qui ont accompagné notre départ du gîte ont disparu et la brume a envahi l’environnement. Le linge qui pend à mon sac a peu de chance de sécher. Montées, descentes de nouveau. Le sol est bien humide. 
Plus loin le chemin se divise en Y. Nous hésitons car nous avons reçu 2 conseils contradictoires sur le meilleur chemin à suivre. Nous prenons à gauche. L’avantage c’est que nous ne saurons jamais si c’était le mauvais choix. Rapidement la boue est très présente. Le chemin est souvent encaissé, nous empêchant de passer d’un côté ou de l’autre pour éviter le bain de pieds, de chevilles et de mollets. Si, si, des vrais bains de boue.
  Quand nous pouvons, nous contournons dans la végétation mais il faut lutter contre l’enchevêtrement des branches. 
  Je manque d’y perdre mes chaussettes qui prennent l’humidité sur mon sac à défaut de pouvoir sécher. 
La montée est très progressive avec toujours quelques descentes histoire de ne pas être en manque. Brume, brouillard, nuages bas, on l’appellera comme on veut cette météo, le résultat c’est qu’on n’y voit rien. Dommage autour de nous normalement il y a plein de petits pitons.
Progression laborieuse à cause de la boue et de notre gymnastique pour rester debout et éviter le bain trop prononcé. Nous pensions avoir vu le pire, mais ça ne s’arrange pas et nos débuts dans la boue nous paraissent maintenant dérisoires.
Les montées deviennent plus marquées. En bien plus de temps qu’envisagé, nous atteignons Piton Textor où nous faisons notre pause miam sur une pierre un peu chaude. Les nuages nous offrent quelques lueurs du soleil. Nous ne nous attardons pas car, avec l’humidité et l’altitude, il fait bien frais. 
Du Piton Textor à l'Oratoire Sainte-Thérèse


Du Piton Textor, nous traversons plusieurs fois la route qui monte au volcan. Pas de stop pour nous, nous sommes maintenant décidés à mener l’étape jusqu’au bout. 


Le sol devient peu à peu moins boueux, nos pantalons sont crottés plus haut que les genoux. Par magie, nous avons néanmoins réussi à protéger l’intérieur de nos chaussures. 


La végétation devient plus basse, la terre est rouge. Les nuages nous offrent à nouveau quelques éclaircies puis, sans prévenir, ça y est, nous sommes au-dessus des nuages : grand bleu et soleil. 


Magnifique ! Nous oublions tous ces km dans la boue. 

Euh, ... presque.

L’appareil photo fonctionne à plein régime. Nous en prenons plein les yeux. Grande traversée qui nous mène jusqu’à l’oratoire Sainte Thérèse au-dessus du rempart qui domine la Plaine des Sables d’une part et la vallée de la Rivière de l’Est d’autre part. Les nuages sont au loin, pourvu qu’ils y restent.
La Rivière de l'Est est connue pour être dangereuse du fait de ses crues soudaines.
De l'Oratoire Sainte Thérèse 

au Gîte du Volcan


Nous descendons vers la Plaine des Sables, la descente est confortable et rapide, les pierres sont suffisamment grandes pour accueillir l’équilibre de nos pieds sans trop de risque pour nos chevilles. 


La Plaine des Sables approche, nous la rejoignons après avoir traversé une langue de forêt qui longe le pied du rempart.

   Végétation rase, bruit de sucre écrasé sous nos chaussures, nous entrons dans un autre monde. 
   La vue est magnifique, paysage lunaire avec très peu de végétation.
   Les nuages nous rattrapent, nous rentrons dans nos sacs le linge qui a commencé à sécher. 
  Petite pluie fine qui s’arrête rapidement.
   La traversée de la plaine des sables est quasiment sans dénivelé.
Nous passons par la griffe du diable, petite montée Le soleil est de retour. Le chemin serpente sur le sol rouge et noir avec quelques végétaux verts et blancs qui contrastent. Nous sommes de nouveau immergés dans les nuages.
Le gîte semble reculer au fur et à mesure que nous avançons. Nous rejoignons enfin une piste, plus que 400 m et nous y serons.
Arrivés au gîte, je tente la douche mais le soleil n’a pas permis de chauffer l’eau. Avec le froid environnant je ne trouve pas le courage d’une douche froide, ce sera lingettes. Notre dortoir est situé dans un bâtiment annexe un peu plus bas que le bâtiment principal. Nous occupons une chambre de 4 avec 2 lits superposés. Nous serons les seuls 2 occupants de cette chambre. Avec la météo, il y a eu beaucoup d’annulations. Draps, couvertures : de quoi passer une bonne nuit. Le chauffage ne s’enclenche que vers 17h30. Aussi, pour nous réchauffer, nous regagnons la salle à manger. Une Dodo (la bière locale) et un chocolat chaud nous réconfortent. 
L’enclos qui donne accès à la plaine du Volcan est fermé, a priori encore pour un certain temps. De ce fait et aussi à cause de la météo un peu pourrie qui semble vouloir durer, nous décidons de ne rester qu’une seule nuit au lieu des 2 initialement réservées. Nous n’arrivons pas à joindre le gîte de Basse-vallée pour le lendemain soir. 2 chemins s’offrent à nous pour la grande descente. Au gîte, personne ne semble en mesure de départager les 2 options.
Nous discutons avec un jeune de Mayotte qui profite de quelques jours de congés pour randonner. Indécis, il avait décidé de faire la traversée de l’île de la Réunion en doublant les étapes. Le descriptif de son parcours jusque là est impressionnant. Malheureusement pour lui son aventure s’arrête là. Il a terminé sa montée au gîte du volcan en stop : l’un de ses genoux a lâché. Demain il prévoit de redescendre en stop. 
Il habite Mayotte depuis 3 ans et travaille en tant qu’infirmier à l’hôpital. Il nous parle de Mayotte, des précautions à prendre en terme de sécurité, pour les randos (être en groupe de 3-4, prévenir la gendarmerie), ne pas sortir le soir, ne pas laisser de linge sécher dehors. D’après lui, moyennant ces quelques précautions, tout se passe bien. Dans son travail, il voit des blessés comoriens qui’ n’ont pu se soigner rapidement avec des surinfections. Il témoigne de nombreux cas de diabète avec des plaies nécessitant des amputations.

Au repas, nous serons accompagnés par un groupe de 10-15 personnes déguisés. C’est un club de marcheurs du coin, ils ont prévu de faire une randonnée de découverte d’un sentier habituellement fermé qui permet de voir de nombreuses orchidées. Nous ne les accompagnerons pas car leur direction n’est pas la nôtre. Nous profitons de leur connaissance du coin pour leur demander conseil sur nos 2 options. Un couple de belge en voyage de noce qui sillonnent l’île en voiture et randos nous questionnent sur le piton des neiges qui est leur prochaine destination.
Au menu ce soir :
- soupe de légumes et gratin de pâtes
- poulet pomme de terre dans son jus
- gâteau de banane avec rhum. 
Bien entendu le verre de rhum arrangé en apéritif. Le repas ici est servi vers 19h30, c’est bien plus tard que dans les autres gîtes. Peut-être l’effet de la route qui arrive jusqu’au gîte. Pour servir les 2 belles tablées du soir (malgré les annulations), un buffet sur roulette est avancé au milieu de la pièce pour chaque plat. Chacun vient se servir. 
Une fois le repas terminé, nous filons nous blottir sous les couvertures. La nuit sera froide et calme.
Bilan gîte

Gîte du volcan (La fournaise)

Accueil : Agréable
Confort : Chambres confortable, fraiche par mauvais temps. Douche froide si pas de soleil.
Hygiène : Propre
Repas du soir : Bon et copieux
Petit déjeuner : Bon et copieux
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