Végétation rase, bruit de sucre écrasé sous nos chaussures, nous entrons dans un autre monde.
La vue est magnifique, paysage lunaire avec très peu de végétation.
Le gîte semble reculer au fur et à mesure que nous avançons. Nous rejoignons enfin une piste, plus que 400 m et nous y serons.
Arrivés au gîte, je tente la douche mais le soleil n’a pas permis de chauffer l’eau. Avec le froid environnant je ne trouve pas le courage d’une douche froide, ce sera lingettes. Notre dortoir est situé dans un bâtiment annexe un peu plus bas que le bâtiment principal. Nous occupons une chambre de 4 avec 2 lits superposés. Nous serons les seuls 2 occupants de cette chambre. Avec la météo, il y a eu beaucoup d’annulations. Draps, couvertures : de quoi passer une bonne nuit. Le chauffage ne s’enclenche que vers 17h30. Aussi, pour nous réchauffer, nous regagnons la salle à manger. Une Dodo (la bière locale) et un chocolat chaud nous réconfortent.
L’enclos qui donne accès à la plaine du Volcan est fermé, a priori encore pour un certain temps. De ce fait et aussi à cause de la météo un peu pourrie qui semble vouloir durer, nous décidons de ne rester qu’une seule nuit au lieu des 2 initialement réservées. Nous n’arrivons pas à joindre le gîte de Basse-vallée pour le lendemain soir. 2 chemins s’offrent à nous pour la grande descente. Au gîte, personne ne semble en mesure de départager les 2 options.
Nous discutons avec un jeune de Mayotte qui profite de quelques jours de congés pour randonner. Indécis, il avait décidé de faire la traversée de l’île de la Réunion en doublant les étapes. Le descriptif de son parcours jusque là est impressionnant. Malheureusement pour lui son aventure s’arrête là. Il a terminé sa montée au gîte du volcan en stop : l’un de ses genoux a lâché. Demain il prévoit de redescendre en stop.
Il habite Mayotte depuis 3 ans et travaille en tant qu’infirmier à l’hôpital. Il nous parle de Mayotte, des précautions à prendre en terme de sécurité, pour les randos (être en groupe de 3-4, prévenir la gendarmerie), ne pas sortir le soir, ne pas laisser de linge sécher dehors. D’après lui, moyennant ces quelques précautions, tout se passe bien. Dans son travail, il voit des blessés comoriens qui’ n’ont pu se soigner rapidement avec des surinfections. Il témoigne de nombreux cas de diabète avec des plaies nécessitant des amputations.
Au repas, nous serons accompagnés par un groupe de 10-15 personnes déguisés. C’est un club de marcheurs du coin, ils ont prévu de faire une randonnée de découverte d’un sentier habituellement fermé qui permet de voir de nombreuses orchidées. Nous ne les accompagnerons pas car leur direction n’est pas la nôtre. Nous profitons de leur connaissance du coin pour leur demander conseil sur nos 2 options. Un couple de belge en voyage de noce qui sillonnent l’île en voiture et randos nous questionnent sur le piton des neiges qui est leur prochaine destination.
Au menu ce soir :
- soupe de légumes et gratin de pâtes
- poulet pomme de terre dans son jus
- gâteau de banane avec rhum.
Bien entendu le verre de rhum arrangé en apéritif. Le repas ici est servi vers 19h30, c’est bien plus tard que dans les autres gîtes. Peut-être l’effet de la route qui arrive jusqu’au gîte. Pour servir les 2 belles tablées du soir (malgré les annulations), un buffet sur roulette est avancé au milieu de la pièce pour chaque plat. Chacun vient se servir.
Une fois le repas terminé, nous filons nous blottir sous les couvertures. La nuit sera froide et calme.